1. Nous sommes confrontés à une crise systémique mondiale qui a pris naissance dans les pays riches du Nord, en raison de leur consommation débridée, de leurs modèles de production et du comportement économique irresponsable de leurs acteurs sociaux les plus influents. La crise affecte des milliards de personnes dans le monde entier, précipite plusieurs millions d’entre eux dans le chômage et la pauvreté et viole leurs droits économiques, sociaux et culturels.
2. La réponse du G20, trop limitée, ne comporte pas de mesures concernant les causes premières de ces crises multiples -crise alimentaire, crise climatique, crise des marchés financiers, crise du développement durable.
3. La crise mondiale requiert une réponse mondiale impliquant toutes les sociétés affectées. L’ONU est donc le seul forum légitime au travers duquel il est possible de trouver des solutions. Aussi avions-nous vivement applaudi la décision des gouvernements à Doha de tenir une Conférence des Nations Unies sur la crise économique et financière mondiale et son impact sur le développement.
4. Depuis la Conférence de Doha, il a fallu plus de 16 semaines aux diplomates pour se mettre d’accord sur les modalités de cette « Conférence de crise ». Ils sont responsables de ce retard, ils sont responsables du peu de temps qu’il reste pour mener des négociations consistantes sur les aboutissements de la Conférence.
5. Les organisations et les réseaux de la société civile ont émis un certain nombre de déclarations récapitulant leurs recommandations et leurs demandes sur les façons de faire face à la crise ; la première intitulée « Civil Society Benchmark Paper » a été publiée au lendemain de la Conférence de Doha de 2008.
6. Les recommandations de la « Commission Stiglitz » en mars 2009 font écho à beaucoup de nos demandes. C’est pourquoi nous considérons que ces recommandations constituent une bonne base pour la construction d’un nouveau système économique et financier mondial.
7. Le premier avant-projet présenté par le Président de l’Assemblée Générale, le 8 mai 2009, concorde, lui aussi, avec beaucoup de nos positions. Nous comprenons que les recommandations que contient ce document portent sur des mesures à court-terme qui doivent être appliquées immédiatement pour répondre à la crise actuelle, comme la mise à disposition de fonds suffisants pour financer un plan de relance mondial, et des mesures à long-terme, comme la création d’un Système de réserve mondial ou la proposition d’une Autorité fiscale mondiale. Nous pensons aussi que la Conférence de juin des Nations Unies doit fournir des réponses immédiates à la crise et en même temps décider d’un processus intergouvernemental de réformes à long-terme et du calendrier de ce processus.
8. Par contre, dans l’avant-projet des co-modérateurs, daté du 6 mai 2009, il n’y a ni spécification d’actions indispensables à court terme, ni engagement concret à des réformes structurelles à long-terme. En gros, il confirme - en termes recyclés - les décisions prises lors de la Conférence de Doha et lors des Sommets du G20. Il n’y a aucune connotation d’urgence dans les recommandations politiques. Les recommandations sur les réformes institutionnelles (para. 47) sont dignes d’intérêt, mais aux dires des co-modérateurs eux-mêmes, ce ne sont que des recommandations que « l’on pourrait prendre en considération ». C’est le genre de phrase diplomatique qui rend une recommandation totalement inutile. Si les gouvernements paraphent un tel document final, ils vont un peu plus affaiblir les Nations Unies en tant que forum mondial de coordination de la politique économique et de décision, et leur échec à trouver des réponses réelles à la crise actuelle sera total.
9. Nous comprenons que vu le peu de temps imparti il va être difficile aux gouvernements de se mettre d’accord sur la totalité des réformes radicales suggérées par le Président de l’Assemblée Générale dans son avant-projet. Mais il est encore possible d’obtenir un consensus sur beaucoup des réformes concrètes qui ont été proposées. Les décisions les plus urgentes et que la Conférence des Nations Unies pourrait prendre sans attendre sont :
* La création d’un Panel mondial sur les risques systémiques dans l’économie mondiale, sur le modèle du Panel intergouvernemental sur le changement climatique, réunissant des universitaires, des représentants de la société civile et des responsables politiques.
* La décision de transformer le Comité d’experts de la coopération internationale en matière fiscale en une Commission intergouvernementale en matière fiscale, qui serait une commission fonctionnelle de l’ECOSOC, avant la fin de l’anée 2009.
* L’engagement politique d’instaurer au niveau international une Taxe sur les transactions financières, pour, à court-terme, mobiliser des ressources supplémentaires pour un Fonds mondial de relance, et à long-terme, réaliser les Objectifs de développement qui ont fait l’objet d’un accord au niveau mondial, en particulier les OMD.
* La création d’un Groupe de travail intergouvernemental, qui aura un mandat précis, de durée limitée, pour définir les modalités et les termes de référence d’un Conseil mondial de coordination économique au sein du système des Nations Unies. Ce groupe de travail devra agir de façon transparente et devra être ouvert à la participation des ONG.
* La décision de réviser l’Accord entre les Nations Unies et les Institutions de Bretton-Woods dans le but d’améliorer la coordination et la cohérence politique, en intégrant complètement ces Institutions au système des Nations Unies, en tant qu’agences spécialisées
10. Nous appelons les gouvernements à ne pas s’abriter derrière des arguments procéduraux pour s’autoriser à ajourner les négociations sur les mesures politiques qu’il est indispensable de prendre d’urgence pour répondre à la crise actuelle.
Pour Contacter : Choike.org
Signatures
Jens Martens and James Paul, Global Policy Forum
Roberto Bissio, Social Watch
Beverly Keene, Jubilee South
Andrea Baranes and Antonio Tricarico, Campagna per la Reforma della Banca Mondiale
Mirjana Dokmanovic, Women and Development Europe (WIDE)
Gigi Francisco, Development Alternatives wirh Women for a New Era (DAWN)
Patricia Blankson Akakpo, Network for Women’s Rights in Ghana (NETRIGHT) and ABANTU for Development (ROWA)
Josep Xercavins i Valls
Philo Morris, Medical Mission Sisters
Aldo Caliari, Center of Concern
Rudy De Meyer, 11.11.11
Verena Winkler and Simon Stocker, Eurostep
Eva Friedlander, IWAC, the International Women’s Anthropology Conference
Luke Fletcher, Jubilee Australia
Anne Jellema, Action Aid
Mark Herkenrath, Alliance Sud, Switzerland
Klaus Schilder, terre des hommes Germany
Magaly Pineda, CIPAF, Rep.Dominicana
Feminist Task Force of the Global Call to Action against Poverty
Arjun Karki, LDC Watch
Sarba Khadka, South Asia Alliance for Poverty Eradication-SAAPE
Mana Dahal Rural Reconstruction Nepal-RRN
Edward Oyugi, Social Development Network, Nairobi, Kenya
Oksana Kisselyova, Liberal Society Institute, Ukraine
Cartas A. Kapele, Children Education Society (CHESO), DAR ES SALAAM - TANZANIA
Fernanda Carvalho, IBASE - Brazilian Institute for Social and Economic Analysis
ATTAC Hungary
Milan Smrz, Czech section of Eurosolar
Joseph M. Sammut, Social Watch, Malta
Christine Andela - COSADER (Collectif des ONG pour la Sécurité Alimentaire et le Développement Rural) - Cameroun
EURODAD
Marta Benavides - Instituto Internacional de Cooperación entre Pueblos (IICP) - El Salvador
GCAP - Sudan
Jubilee Debt Campaign (UK)
Tom Kucharz, Ecologistas en Acción (Spain)
Transnational Institute
Institute for Policy Studies, Global Economy Project
Dr. Hassan Abdel Ati - National Civic Forum - Sudan
Malgorzata Tarasiewicz - Network of East-West Women, NEWW-Polska
AWID (Association for Women¹s Rights in Development)
Rede Brasil sobre Instituições Financeiras Multilaterais
Marek Hrubec, Centre of Global Studies, Czech Republic
Zelená Pro Planetu, Czech Republic
Henri Valot, Policy Advisor CIVICUS : World Alliance for Citizen Participation
Professor Aijaz Qureshi : Social Watch Pakistan- IDF
Zulfiqar Halepoto- Sindh Democratic Forum (SDF) and Social Watch Pakistan
Nazeer Memon- Sindh Agriculture Forum
Abrar Kazi - SDF- water expert and technocrat
Rural Reconstruction Nepal (RRN)
Public Finance Monitoring Center
Women’s Working Group on Financing for Development
Egyptian Association For Community Participation
Enhancement (EACPE)
CARDET, Cyprus
National Social Watch Coalition - India
Action for Economic Reforms
Philippine Rural Reconstruction Movement (PRRM)
Arab NGO Network for Development (ANND)
Ziad Abdel Samad
Mariama Williams, Integrated Policy Research Institute (IPRI)
Yves Conze, Integrated Policy Research Institute (IPRI)
Carla Bakboord, MSc Cultural Anthropologist, Executive Director Equality & Equity for Gender&Social Development, Suriname
El Amel Association For Social Development in Algeria
Women for Change
Genoveva Tisheva- Bulgarian Gender Research Foundation
Tomas Tozicka - Jubilee Czech
Hanaa Edwar, Iraqi AlAmal Association
David Obot (NURRU), Kampala-Uganda
J.B.Kwesiga (DENIVA), Uganda
Hamarneh, Vanda, Syria
Consumers Association of Penang
Friends of the Earth, Malaysia
KOPIN (Koperazzjoni Internazzjonali) Malta
Instituto Latinoamericano de Servicios legales Alternativos (ILSA) - Colombia
Klaus Heidel, Werkstatt Ökonomie e.V., spokesperson Social Watch Deutschland/Forum Weltsozialgipfel (Social Watch Germany)
International Gender and Trade Network (IGTN).
Rene Suša, Humanitas, Society for human rights and supportive action, Slovenia
Africa Development Interchange Network (ADIN)
Sanayee Development Organization (SDO). Kabul, Afghanistan
UK Coalition Against Poverty. Eileen Devaney
Baudouin Schombe
Bretton Woods Project (UK)
FOCO - Foro Ciudadano de Participación por la Justicia y los Derechos Humanos
DECIDAMOS, Campaña por la Expresión Ciudadana, Paraguay
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