La crise de la dette qui a débuté en 1982 est la conséquence d’un certain laxisme de la part des créanciers quant aux prêts accordés, d’une mauvaise utilisation des sommes reçues par les dirigeants des pays en développement et de la politique anti inflationniste menée au début des années 1980 par les pays occidentaux. Cette crise a été gérée, avec l’accord des créanciers, par les institutions financières internationales. Ainsi, le FMI et la Banque mondiale ont conditionné toute restructuration de dette à l’adoption de programmes d’ajustement structurel qui, loin de régler les maux dont souffrent les PED, ont conduit à la crise des années 1990 et se sont traduits par une mise sous tutelle des économies des pays en développement. Si les institutions financières internationales tentent d’infléchir leurs politiques, celles-ci participent toujours d’une logique libérale. En définitive, si l’on veut redonner une certaine liberté d’action aux PED, il convient de supprimer cet instrument de domination que constitue leur dette extérieure. Une telle annulation trouve des justifications tant économiques que politiques.
Eric Berr
Maître de conférences - IFReDE-CED - Université Montesquieu-Bordeaux IV
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